Rencontre avec Caroline Dunoirre, Présidente du Parlement

Caroline Dunoirre, tout fraîchement élue à la Présidence de l’hémicycle nationale, a fait savoir aux services du Premier Ministre qu'elle souhaitait obtenir un entretien dans le but de se présenter officiellement à lui et de discuter de différentes affaires politiques concernant la stabilité du pays. Caroline Dunoirre sera ravie de rencontrer le Premier Ministre, Julio De Fortia, à la convenance du responsable du gouvernement.

Julio prit son téléphone pour appeler le secrétariat du Parlement.
Bonjour, veuillez informer Mme Dunoirre que c'est avec un grand plaisir que je la rencontrerai. Je suis disponible toute la semaine.

La réponse positive du Premier Ministre à l’invitation à une rencontre avec la Présidente du Parlement avait permit à Caroline de prendre la décision de rencontre sur le champ Julio De Fortia. Autant accélérer les choses étant donné le temps déjà perdu. Il apparaissait à tout le monde que les institutions devaient reprendre leur fonctionnement et montrer à la population et même au Micromonde que cela était clairement le cas serait un atout pour le retour aux affaires de la Principauté.

Caroline Dunoirre - quarantenaire discrète, blonde, cheveux mi-longs, vêtue d'un pantalon sombre, d'une chemise blanche et d’une veste cintrée – sortit rapidement du véhicule qui l’avait emmenée jusqu’aux locaux du Premier Ministre. Elle balaya du regard les alentours et entrait tout aussi rapidement des les murs. On l’invita à patienter avant l’arrivée du Premier Ministre. Jusqu’ici, elle n’avait ressentie aucune pression, même au moment d’entreprendre les premiers débats au Parlement. Pourtant, à ce moment précis, une petite pointe d’anxiété se mit à poindre. Joint par téléphone par Tod Ruffin quelques minutes plus tôt qui lui présentait ses sincères féliciations, elle commençait à prendre la mesure de l’importance de son nouveau rôle au sein des institutions.

Le secrétaire du Premier Ministre la fit entrer dans le bureau. A c moment, là Julio se leva de son siège et se dirigea vers la nouvelle Présidente du Parlement.
-Bonjour Madame. Tout d'abord mes félicitations. J'espère que le nouveau Parlement et le gouvernement travailleront main dans la main pour remettre à flot notre appareil législatif. Asseyez-vous s'il vous plait. poursuivit il en montrant une chaise étroite et raide qui faisait face à son bureau. Julio aimait proposer des chaises plutôt dure pour que ses interlocuteurs ne tournent pas autour du sujet. Bref et concis aurait pu être sa devise. Il s'assit lui aussi dans son fauteil de l'autre côté du bureau.
-Quels sujets souhaiteriez vous aborder?

Une fois installée, Caroline offrit une moue douloureuse qu’elle avala très rapidement. Elle se tint très droite et afficha un grand sourire.

Caroline Dunoirre : - Monsieur le Premier Ministre, je vous remercie de m’accueillir si rapidement. Je vous adresse à mon tour mes sincères félicitations pour votre accession au pouvoir et mes vœux de réussite dans l’exercice de ceux-ci. Je souhaitais tout d’abord me présenter à vous comme le conseille le bon sens. J’espère que le pouvoir exécutif que vous dirigez par la voie du gouvernement et le pouvoir législatif que je préside seront travaillés main dans la main. Mes collègues – dont vous faîtes par ailleurs partie – et moi s’inquiétons du flou qui règne autour de nos institutions. Nous souhaitons savoir sur quel texte fondateur s’appuyer et surtout connaître clairement les intentions du gouvernement ; souhaitez-vous « ré-installer » la dernière constitution ? En proposer une nouvelle ?

Par ailleurs, je me permets de vous alerter sur la poussée des extrêmes qui ont pris une place inquiétante dans le pays et au sein même du Parlement. Ils semblent pour le moment sous « contrôle », mais je me demande si la police princière et les renseignements en font le même constat ; constituent-ils une menace pour la stabilité démocratique de notre Principauté d’après vous ?

Madame, pour l'heure, le gouvernement compte garder la Constitution actuelle. Cependant, nous travaillons à une mise à jour du texte et comptons en proposer une version au Parlement dans les semaines qui viennent.
Concernant les extrêmistes, il est vrai que la situation actuelle pousse les fantispais à se retrancher sur des valeurs sûrs tels que la monarchie, la religion, le bien commun. Toutefois, il apparaitrait qu'actuellement le groupe extrêmiste Al Baïda ne soit pas en état de nuire. Les récents événements semblent leur avoir été quasi-fatal, même si la DGRF reste sur ses gardes pour éviter un retour du terrorisme en Fantispa.

Caroline Dunoirre : - Très bien. J'ai solliciter la maison princière afin d’obtenir un entretien avec le Prince et de lui poser à peu près la même question pour connaître ses intentions et son avis. Je tenais à ce que vous soyez informé de ma démarche et que vous ne l’appreniez pas par une tierce personne.

Comme vous le savez, le Parlement étudie un règlement intérieur qui vise à réguler ses activités. Nous tentons de coller au plus près aux règles fixées par la Constitution. J’espère – et j’ai l’impression – que vous ne prendrez pas ombrage de la démarche que j’ai initiée en ce sens.

Al-Ba quoi ? Al-Batros ? C’est ça ? Je ne les connaissais pas ces oiseaux-là. Je faisais davantage références aux merkistes luninistes qui sont relativement silencieux, mais surtout aux monarchistes radicaux du PM qui prône l’avènement d'une monarchie absolue. Leur présence de plus en plus vindicative m’alarme.

Et bien justement, les membres du Parti Monarchiste sont plutôt modéré comparé aux fanatiques d'Al Baïda qui réclament à un retour d'une Principauté Alhamiste dure, tandis que chez les Monarchistes, il y a des personnalités plus modérés qui prônent principalement un retour des pleins pouvoirs au Prince. Mais à ce sujet, je pense que les fantispais ont bien trop goûté à la Démocratie pour retourner sous un tel régime d'autant plus que la famille Garenio n'a pas trop de tendance autocrate.

Caroline Dunoirre : - Je ne partage pas tout à fait votre avis : je pense que les monarchistes du PM sont dangereux pour notre société. Ils prônent ni plus, ni moins la féodalité, une monarchie absolue. Mais visiblement, Al-Baïda semblerait être encore plus inquiétant. Ca me fait frissonner.

Bien. Je vous ai informé de tous les éléments qui me semblaient nécessaires de vous communiquer. Je retiens donc que le gouvernement travaille sur la constitution. Ce travail est très important pour notre démocratie justement. J'espère qu'il aboutira rapidement.

Il ne me reste plus qu'à prendre congé. Je vous remercie M. De Fortia de m'avoir accueillie.

De rien Madame. Puis il l'accompagna vers la sortie. Caroline marchait bizarrement maintenant. C'était très certainement du à la chaise sur laquelle elle était restée assise tant de temps.