Interview de S.A.S Marie Madeleine de Habsbourg

Interview de Marie Madeleine de Habsbourg, par Gontran de la Pochepercée


C’est par un ciel particulièrement bleu que je fus magnifiquement reçut par Son Altesse Marie Madeleine de Habsbourg en cette après-midi dans les jardins du palais de Sorlop.
Quelques échanges informels, un rafraîchissement, un cadre idéal et me voici fin prêt à interviewer la princesse de Fantispa.

_Tout d’abord Altesse, je tiens à ce que vous sachiez que l’équipe du « Nouveau Démocrate Fantispais » est honorée de pouvoir s’entretenir avec vous et vous remercie encore de cette faveur.
J’ai de nombreuses questions, car il est vrai le mariage est relativement récent et l’on vous connaît assez peu encore à Fantispa.
De ce fait votre avis sur de nombreux points de notre actualité nous intéresse, des domaines parfois tragiques malheureusement avec l’attentat qui eut lieu la semaine passé contre votre époux, le prince Zygmunt 1er, nous aurons l’occasion d’y revenir au cours de notre discussion.

Je me permets donc de commencer :

_Altesse, vous êtes donc arrivé il y a peu au sein de notre principauté, vous y etes vous bien habitués ?

Pour tout vous dire, je m'y suis non seulement habituée, mais je m'y suis tout de suite plue. Fantispa n'est pas si différent d'Avaricum : le ciel y est souvent clément, le protocole appréciable de conventions séculaires que l'on retrouve dans toutes les monarchies dignes de ce nom ; et si la population y est accoutumée à un régime démocratique, elle n'en est pas moins encline à la modération, tout comme sont les Avarois sous les auspices de leur souverain et la sagesse du temps. Aujourd'hui je me sens réellement à Fantispa comme chez moi.

_Le tempérament Fantispais correspond t-il à ce quoi vous vous attendiez à votre arrivée ?

Je craignais en vérité que la sollicitation démocratique du peuple y fasse des excès. Mais il n'en est rien, et c'est un peuple responsable et raisonné qui a grand soin de ne pas se laisser entraîner derrière les sirènes du populisme. Du reste, les Fantispais sont à l'occasion tout à fait charmants, et n'auraient sans doute pas à rougir en société en face d'un Zollernois ou d'un Yssois.

_L’activité de Fantispa, notamment politique tourne un peu au ralenti, l’attentat contre le Prince n’arrangeant en rien nos affaires, souhaitez vous avoir dans l’avenir, plus ou moins proches, plus de prérogatives dans la principauté ?

Je ne sais s'il sied à une Princesse, de mariage récent, de s'imposer au peuple qui accepte de lui confier sa confiance. Il serait malvenu de ma part, surtout dans ces périodes délicates où se dessinent les contours d'une nouvelle constitution, de rompre cet équilibre si particulier à Fantispa, où le peuple est tout autant le garant de la légitimité des institutions que le Prince, qui leur offre la sanction, en quelque sorte, du trône, et garantit leur longévité. Je n'ai pour ma part jamais vu de Princesse à Fantispa, et je préfère donc m'imprégner encore quelque peu des institutions avant de m'y dessiner un rôle, s'il doit y en avoir un en matière politique.

_Dans le cas tragique ou notre Prince, malheureusement encore dans un état critique, venait à décédé, avez-vous des projets ? Comptez vous retourner en Avaricum ?

Je dois avouer que ces considérations ne m'ont pas encore effleuré ; je n'envisage en outre pas mon départ de Fantispa. Pour le moment, je prie surtout pour son rétablissement au plus vite.

_Quelles sont vos relations avec la famille Garenio ?

Outre le Prince, mon mari, nous n'avons pas encore eu l'occasion de faire connaissance réellement, sinon au cours des quelques cérémonies officielles, notamment le mariage. Nul doute cependant que notre union conduira très certainement à une alliance plus élargie des Maisons de Fantispa et des Habsbourg d'Avaricum, qui auront tout le loisir dans l'avenir de fraterniser.

_Sur la politique internationale, nous le savons à présent Fantispa a été partagé en deux, une parties revenant à Avaricum votre nation d’origine et l’autre à Ys, sans parler du débat lié à ce partage, vous avez déclaré je cite :

« La concession accordée à la partie avaroise concernant le territoire restant ne saurait du reste être destinée à autre chose qu'au maintien de la souveraineté du Prince ; j'ignore cependant ce qu'il adviendra de la partie attribuée à Ys. »

Dans le cas ou notre prince ne survivrait pas, comment la couronne avaroise réagirait-elle ? Devons nous nous attendre à la mise en place d’un gouvernement avarois, un changement de régime, une annexion, ou bien la souveraineté de la famille du prince, les Garenio serait-elle respectée ?

Je pense qu'il existe en Fantispa autant de modalités qu'en Avaricum ou ailleurs sur la continuité du pouvoir. Le Prince meurt, mais la Principauté demeure : la souveraineté de l'Etat revient donc sur des périodes délimitées à des hommes, les aînés de la Maison Garenio, mais globalement, elle est accordée à la lignée. A ce titre, c'est bien la souveraineté des Garenio sur Fantispa qu'Avaricum entend respecter, pour ce que j'en sais.

_Toujours en rapport avec la conférence des nations, avez-vous une idée de ce que Ys compte faire du territoire Fantispais dont ils ont hérité ?

Pas la moindre ; les Yssois ont la coutume d'installer des comptoirs en territoire nouvelle acquis, mais ils n'ont pas fait part de leurs intentions pour Fantispa, me semble-t-il.

_Avaricum semble défendre nos intérêts, notamment si l’on considère votre citation, pourrions nous donc éventuellement envisager que Avaricum parle en notre faveur à Ys dans la mesure ou Ys souhaiterait annexé ledit territoire, et ce bien sur dans le but de maintenir une souveraineté des Fantispais chez eux ?

A l'évidence, Avaricum recherchera le meilleur intérêt pour l'ensemble des parties. Les Yssois ont cette légitimité de droit due à un traité, que je ne connaissais pas avant que l'on me rapporte les développements de la Conférence, mais qui semble pleinement applicable ; les Avarois ont la légitimité du sang. Ce sont deux systèmes de valeur différents, et je pense qu'à ce titre ni l'un, ni l'autre ne peut revendiquer de parler seul au nom de Fantispa. Il faudra donc aménager des concessions des deux côtés, mais je compte personnellement sur les plénipotentiaires d'Avaricum pour obtenir les conditions les plus avantageuses, dans l'intérêt de Fantispa.

_Revenons à l’attentat qui a eu lieu, comment avez-vous ressentit cela ? Est-ce pour vous synonyme d’agitation, devons nous craindre d’autres attentats du même genre à l’encontre de la famille princière ?

Mon sentiment est que cet attentat est le fait d'un petit nombre de personnes qui cherchent à contrarier les intérêts du Prince, qui sont ceux de son peuple. Je ne pense pas qu'il faille y voir le témoin d'une agitation, mais seulement d'une sédition minoritaire qui mérite d'être condamnée.

_Cette attentat risque t-il d’influer sur la vision que Avaricum a à notre égard ?

En aucune façon : les conseillers de l'Empereur ont toujours su faire la part des choses, de ce que j'en ai connu, entre les problèmes de fond et les troubles sporadiques. La Cour a fait transiter par ma voie un communiqué de soutien, mais se gardera bien de juger notre Nation sur le fait de quelques extrémistes.

_L’enquête semble avancer sur l’attentat, avez-vous un commentaire à faire dessus ?

Comme je l'ai dit, il faudra punir sévèrement les régicides, qui s'élèvent contre la Nation toute entière par cet acte.

_Depuis plusieurs mois la principauté n’est plus régit par sa constitution mais par des décrets princiers du à un « Etat d’urgence » comme ils sont intitulés, ce qui renforce ainsi le pouvoir exécutif de notre nation au détriment évidemment des citoyens puisque aucune élections n’est plus organisé depuis Juin.
Pensez vous qu’un tel système ou le pouvoir princier serait à long terme renforcé serait une bonne chose pour Fantispa ? Notamment dans l’optique ou des rumeurs viennent de surgir sur le fait que le Conseil des Ducs travaillerait actuellement sur une nouvelle constitution ?

Dans toute les monarchies tempérées par l'usage des Princes et du temps, les intérêts collectifs du peuple et ceux du Prince ne peuvent demeurer éloignés longtemps. La politique du Prince et l'Etat d'urgence se justifient d'ailleurs pleinement par des circonstances extraordinaires, et je doute pas ce faisant que, d'une manière ou d'une autre, un retour à la normale verra la consécration d'institutions modérées, comme il en a toujours été. Quant à la place du Conseil des Ducs, ma conviction est que ces grands serviteurs de la Principauté ont toute compétence pour amender la Constitution : ils sont plébiscités par le peuple et ils connaissent sans doute mieux que quiconque les métiers de politique et d'arbitre neutre ; le fondement de notre Etat n'en sera que plus impartial et plus légitime.



Propos recueillit par Gontran de la Pochepercée