Un verre pour le patron

Les discussions, les bruits de couloirs, les rumeurs, que ce soit à Prya ou à Fantispa, deux pays qui lui était cher et deux pays qu'il ne parvenait pas à reconnaitre en ce moment
A Prya, on remettait en cause la double nationalité, à Fantispa on parlait d'ingérence Pryanne. Dans les deux cas Max avait forcément sa responsabilité. Mais ces sentiments nationalistes des deux cotés lui provoquait un dégoût palpable, il ne savait que faire vraiment pour effacer ce genre d'idée nauséabondes, comme si il n'y avait pas assez de conflits pour en rajouter.

Une responsabilité du à un article de la Gazette, ou il fut l'un des premiers à réfléchir sur l'imposition des prix aux entreprises.
Il reprit le numéro de la Gazette en question, l'article n'était pas parfait, peut-être avait-il oublié des choses.

Steve, qui préparait le service du soir, arriva près de son patron :

-Monsieur Morton, un verre ?
-Hum..un café pour agrémenter ma lecture, mettez le sur ma note, dit-il en souriant.
-tout de suite, vous lisez quoi ?
-Un vieil article de la Gazette que j'ai écrit, il parle de la dernière loi sur l'économie avec l'imposition des prix à Fantispa
-Ah ouais c'était une bonne chose, ça au moins les étrangers paient des taxes
-Pardon ?
-Ben oui, monsieur nous autres Fantispais on aime pas que les étrangers nous piquent notre argent, c'est normal.
-Ah..et moi dans le lot je représente quoi ?
-Ben vous c'est pas pareil.. vous êtes mon patron
-Allez au fond de votre pensée ?
-Vous versez mon salaire quoi
-Ah mais je ne suis pas fantispais ?
-Ben vous êtes aussi pryan.
-je comprend mais je suis fantispais aussi, je regrette que l'on remette cela en doute, on peut aimer 2 pays vous savez. Des dirigeants d'ici ou d'ailleurs préfèrent diviser que rassembler, c'est certain. Pourtant ça ne veut pas dire qu'ils ont raison. Ces gens jouent sur la peur de l'étranger. Pourtant personne ne relève quand des "étrangers" fond du bien à fantispa. Pour vous je ne suis peut-être qu'un patron, mais personne n'a bronché à Fantispa quand j'ai apporté 49000 palmyrs dans l'économie fantispaise, Le fruit de mon travail à Prya.
-Ah...quand même..C'est vrai que c'est bien
-L'économie fantispaise avait de gros retard à gérer, elle n'a pas craché sur cet argent frais. J'ai racheté un vieux groupe moribond, j'aurais pu le faire remettre au norme par l'état avant de le racheter, pourtant je ne l'ai pas fait, j'ai utilisé ma société de construction, perdant ainsi plusieurs mois de contrats.
-Oui mais patron, ça a rien a voir avec les prix.
-Mais le débat sur les prix, c'est un débat lancé pour susciter la peur et la méfiance. Et ceux qui y sont perdants, ce sont les fantispais !
-Je t'explique, le Dauphin Rieur a besoin chaque mois de 20Palcool par exemple, et depuis toujours j'aime être fourni par vins et spiritueux de Fantispa, cela coute 3800 dollards fantispais a cela s'ajoute une taxe de 15% qui s'élève à 570 $F.
Demain je pourrais très bien faire construire une petite distillerie à Prya, ce serait facile avec mes revenus pryans qui me permettrait de construire une société par mois ! Et j'importerais pour 1 dollard mes PAlcool. à fantispa, je ne ferais pas travailler les entreprises locales et l'état perdrait sa taxe.
Demain un petit entrepreneur fantispais qui aura durement réussi a acquérir sa seconde société ne pourra jamais fixer lui même le prix de sa production et il sera ainsi moins compétitif que moi, tu comprends ou je veut en venir ?
-Les grands groupes gagneraient encore !
-Exactement Steve ! Nous gagnons et tout le monde est privé d'une liberté, celle de fixer les prix de sa production. Si demain vous déménagez, vous aimeriez que l'état te dises à quel prix vendre votre maison ou même votre voiture ?
-Non pas trop.
-La c'est pareil. Alors qu'en plus il y a tant à faire pour aider les citoyens à acquérir une entreprise et les aider à être compétitif tout en étant juste socialement et sans supprimer de libertés. Par exemple, si l'état était vraiment soucieux d'équilibrer les grandes entreprises et les petites, il pourrait taxer les grands groupes. Il suffirait de taxer 10% des bénéfices ou même de fixer un impot en fonction du nombre de sociétés industrielles. Tu vois je préférerais payer plus cher un impôt unique sur mes sociétés que de payer une taxe pour l'état qui pourrait m'être moins couteuse mais liberticide. Car cet impot pourrait servir, soit à alimenter la population ou alors pour créer un fond de soutien aux petits entrepreneurs. Des entrepreneurs qui ne paieraient pas d'impot bien sur. L'état pourrait encourager les groupes à embaucher ou à réinvestir dans l'économie locale ou dans des projets. As tu vu des projets récemment à Fantispa suscité par le gouvernement ? C'est l'austérité, point de culture, on ne parle que d'économie !
A Prya, on a 3 fois plus d'argent qui se trouve contrôlé par l'étranger, pourtant la masse monétaire n'est pas 3 fois plus élevé qu'a Fantispa ! On est le seul pays a ne pas prendre de mesures protectionnistes et tu as au contraire des gens comme moi qui investisse à Fantispa des dizaines de milliers de leur palmyrs. Et je ne pense pas être un monstre. C'est tellement mieux quand on peut échanger sans suspicion.
-Je comprend mieux boss mais à Fantispa on a pas l'habitude des échanges je crois.
-Pourtant je peut vous assurer que Prya ne veut de mal à personne, nos entreprises sont mêmes moins compétitives, le salaire minimum là bas est à 1500 palmyrs, ça réduit la compétitivité des entreprises pryannes.
-Je savais pas tout ça boss, désolé.
-Nevous excusez pas, à Prya c'est pareil, on ne prend plus le temps de réfléchir et avec les guerres que se livre sans cesse nos voisins, difficile de ne jamais rester suspicieux. Enfin, je me dis qu'ouvrir des traités ne rime à rien si on a peur de l'échange. et au fait mon café, il arrive ?
-Tout de suite boss.

Steve prépara un café, glissa un sucre sur la coupelle et l'apporta à Max qui continuait à lire accoudé au bar du restaurant. Il avait passé de bons moments ici, c'était un vrai lieu de détente loin des discussions et des débats aussi futiles que stériles. Il se demanda si au lieu de faire construire un immeuble il ne devrait pas déménager son bureau ici.