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 [Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7)

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defortia
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Date d'inscription : 20/03/2005

[Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7) Empty
MessageSujet: [Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7)   [Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7) EmptyMar 6 Fév 2007 - 19:50

(Résumé : Stratego reçoit la visite de Sarah Quibble, sa collègue du département "Guerre Psychologique" de l'ARI, venue faire passer des tests aux prisonniers. Il lui demande de se pencher sur le cas de Mickey Lamb, qui proclame son innocence. Lors d'un exercice de nuit, Branko tente de s'échapper, mais il est bientôt rattrapé par Grandville, Colosseus et Marchokrev et ramené au camp)


Chapitre 7


Les jours suivants, Stratego organisa l'entraînement de telle façon que Sarah Quibble puisse disposer d'un certain nombre d'heures pour s'entretenir avec chacun de ses hommes.
Grandville, tantôt amusé et tantôt ennuyé par ces tête-à-tête, y voyait l'occasion d'échapper aux exercices habituels. L'officier du département "Guerre psychologique" de l'ARI le traitait avec le même détachement professionnel courtois et bienveillant, dont on use à l'égard d'un enfant mentalement déficient, ce qui avait le don d'irriter l'yssois au plus haut point.
-"Installez-vous confortablement", commença-t-elle. "Voulez-vous prendre quelque chose ? Un chocolat, un bonbon ? Ou une cigarette, peut-être ?" Elle sourit quand Grandville refusa.
-"A votre avis, demanda-t-elle, pourquoi répugnez-vous aussi clairement à accepter une de mes cigarettes ?"
-"Je viens à peine d'en éteindre une. Tenez, elle fume encore dans votre cendrier", répondit Grandville.
Le capitaine Quibble prit un air fin. "Explication fort ingénieuse. Mais je pense que nous découvrirons bientôt la véritable raison. J'aimerai maintenant vous montrer quelques taches d'encre pour que vous me disiez ce que vous évoquent ces formes et ces couleurs."
-"Vous pouvez vous épargner cette peine, capitaine. Tout me fait penser au sexe."
-"Vraiment ? Mais c'est merveilleux...je veux dire...c'est très intéressant !" s'écria Sarah, faisant preuve d'un enthousiasme qui se voulait professionnel. "Faites-vous souvent des rêves érotiques ?"
-"Je rêve plutôt de poisson..."
-"De poisson ?"
-"Oui. Je rêve toutes les nuits que je tiens un poisson vivant dans mes mains."
Intéressée, elle ouvrit un calepin et prit un stylo :
-"Ce poisson dont vous rêvez...C'est toujours le même poisson ?"
-"Je ne sais pas. J'ai toujours du mal à reconnaître les poissons..."
-"Ce poisson vous rappelle-t-il quelque chose ?"
-"D'autres poissons", fit Grandville en haussant les épaules.
-"Et que vous rappellent donc ces autres poissons ?"
-"D'autres poissons..."
Sarah prit un air déçu.
-"Aimez-vous le poisson ?"
-"Pas spécialement."
-"A votre avis, pourquoi éprouvez-vous une aversion aussi morbide pour le poisson ?" demanda triomphalement le capitaine Quibble.
-"Parce qu'ils sont fades et qu'il y a trop d'arêtes."
Sarah hocha la tête d'un air entendu ; elle eut un sourire complaisant et faux :
-"Explication fort intéressante. Mais nous en découvriront bientôt la véritable raison, je pense. Aimez-vous le poisson en particulier ? Celui que vous tenez dans votre main ?"
-"Je n'éprouve pas de sentiment particulier à son égard."
-"Vous n'aimez pas ce poisson ? Vous inspire-t-il de la haine ou de l'agressivité ?"
-"Non, absolument pas. En fait, j'aime assez ce poisson."
-"Alors, vous l'aimez."
-"Oh non ! Ce poisson me laisse totalement froid."
-"Mais vous venez de me dire que vous l'aimiez, et maintenant vous me racontez qu'il vous laisse totalement indifférent. Je viens de vous surprendre en flagrant délit de contradiction, vous ne croyez pas ?"
-"Si. Je suppose que vous venez de me surprendre en flagrant délit de contradiction."
Le capitaine Sarah Quibble nota fièrement "contradiction" sur son carnet. "A votre avis, reprit-elle, pourquoi avez-vous fait ces deux déclarations reflétant des réactions émotives contradictoires concernant ce poisson ?"
-"J'imagine que j'ai une attitude ambivalente à son égard."
Sarah tenta de dissimuler sa joie en entendant ces mots. Se reprenant, elle enchaîna :
-"Vous ne vous êtes jamais dit que vous souffrez peut-être d'un dédoublement de la personnalité ?"
-"Vous avez peut-être raison", dit Grandville diplomate.
-"Vous semblez aussi souffrir d'un complexe de persécution très marqué. Vous vous imaginez que les gens veulent vous nuire..."
-"Les gens essaient réellement de me nuire."
-"Vous voyez ? Vous n'avez aucun respect pour les abus d'autorité ou les traditions surrannées. Je vois en vous une réserve d'hostilité suffisante pour battre l'armée Kafard tout entière...Pourquoi tant de haine envers les autorités de votre pays d'adoption ? Pourquoi ne pas coopérer ?...Qu'est-ce qui vous pousse à cela ?"
-"La même raison qui fait que je suis ici, capitaine, rien n'a changé..."
-"Bon. Ce sera tout pour aujourd'hui. Entre-temps, outre votre rêve de poisson, j'aimerai aussi que vous consacriez un rêve aux réponses que vous voudriez donner à certaines de mes questions. Vous savez, ces séances ne me sont pas plus agréables qu'à vous."
-"J'essaierai", fit Grandville.

Sarah Quibble montra à Mickey Lamb une vignette représentant une tête de femme pressée contre l’épaule d’un homme, les visages partiellement éclairés d’une forme de lumière.
-« Ils s’aiment énormément, expliqua Lamb après une forte inspiration. C’est un moment de grande tendresse…Elle vient d’annoncer qu’elle attend un bébé ; ils sont très heureux… »
Sur une autre fiche, la femme était assise de biais, regardant dans le vide, la main sur le dossier d’une chaise ; son menton dans son autre main, une partie de son corps était cachée par le dossier du siège sur lequel était jeté un vêtement. C’était un dessin que l’on montrait aux femmes, d’ordinaire.
-« C’est la même que tout à l’heure, dit Lamb. Elle se repose après une journée de travail au foyer, en attendant le retour de son mari qu’elle aime, et en pensant à la joie d’avoir d’avoir un enfant. »
La planche suivante représentait une silhouette féminine à l’entrée d’une pièce, la main sur la poigné de la porte. Le visage exprimait une expression d’effroi. L’ex sophiste de l’ACY se tint coi.
-« Et bien ? Vous ne dites plus rien ? insista Sarah. Vous vous en êtes très bien tiré jusqu’ici…je suis très contente des réponses que vous m’avez données. »
-« Je fais tout ce que je peux pour vous aider…Je suppose que la meilleure façon de faire comprendre que je suis innocent est d’obéir à tout ce que l’on m’ordonne. »
-« Vous croyez vraiment que vous avez été condamné à tort ? »
-« Je ne le crois pas, mon capitaine, je le sais. »
-« Oui…Bon…Revenons-en au dessin. Est-elle heureuse ? »
-« Non. »
-« Allons, essayez de deviner…ne vous arrêtez pas en si bon chemin… »
-« Elle est malheureuse, honteuse. »
-« Mais pourquoi ? »
-« Je ne sais pas. »
Sarah passa à la fiche suivante. Le déjà blême Lamb blêmit.
-« Oh non ! » cria-t-il
-« Que vous arrive-t-il ? » demanda Sarah stupéfaite.
-« C’est horrible ! C’est affreux ! Je ne veux pas regarder ! »
Le dessin représentait cette fois un jeune homme debout, la tête cachée dans son coude. Derrière lui, sur un lit, une femme était étendue ; un de ses bras, ballant, touchait le plancher…
-« Qu’y a-t-il de si terrible ? »
-« Elle est morte ? Vous essayez de me piéger, c’est ça ? »
-« Mais non, pas du tout, fit Sarah d’un ton apaisant. Ce n’est qu’une reproduction comme les autres…Allons, dîtes-moi ce que vous y voyez. »
-« Je ne peux pas. Cela me rend malade ! »


-« Et bien ? Ces résultats ? » demanda Stratego quelques jours plus tard, une fois que lui et sa collègue du département « guerre psychologique » furent seuls dans son bureau.
-« C’est une catastrophe… » fit Sarah désespérée. « Les tests que j’ai fait passer aux prisonniers indiquent une prédominance marquée de réponses du type primitif, émotionnel, non intégré, ni ajusté au milieu. La plupart d’entre eux représentent le pire choix que nous puissions faire, psychologiquement, étant donné notre but. »
-« Mais je croyais que l’élément même de l’opération… »
-« Oui, mais je ne m’attendais pas à tout ça : psychose, névrose, hystérie, obsessions…De tas de bonnes raisons pour ne pas les affecter à des missions de confiance ! »
-« J’aurai pu vous le dire sans tests ! En fait, c’est ce que je me suis obstiné à répéter, au risque d’être aphone : personne n’a voulu m’écouter… »
-« Notre dernière ressource est de remplacer les pires par de nouveaux condamnés… »
-« Ha vraiment ! » fit Stratego en se levant brusquement, faisant sursauter sa collègue. « Pas après avoir sué sang et eau avec et pour eux ! Que vous le vouliez ou non, les jeux sont faits : personne ne sera viré, sinon ceux dont je déciderai moi-même selon mes propres motifs que les concernés connaissent, et pas selon votre charabia psychologique ! En un mot… »
-« Vous gardez tout le monde… » complêta Sarah résignée.
-… « Je garde tout le monde, oui… »
-« Bon, très bien, comme vous voudrez…J’ai réalisé tout ce que je pouvais accomplir cette fois-ci. J’aimerais m’en aller avant la tombée du jour, après avoir observé un peu plus les hommes à l’exercice cet après-midi et discuté quelques points de détails avec vous. »
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[Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7) Empty
MessageSujet: Re: [Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7)   [Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 7) EmptyMar 6 Fév 2007 - 19:51

Ils sortirent rejoindre les prisonniers réunis dans la cour. Ils se mirent au garde-à-vous très correctement, sous les ordres du sergent Cannon. Stratego leur fit face, un fusil automatique sur une épaule, un autre dans une main.
-« Une nouvelle étape dans votre entraînement », commença-t-il en brandissant son arme. « Vous allez porter ces automatiques pendant quelques temps et vous y accoutumer jusqu’à ce que vous soyez capables de les démonter puis de le remonter, les yeux bandés. Prenez soin de lui et il prendra soin de vous. Quand je vous le donnerai, il sera à vous…Mais attention, ce n’est ni un jouet, ni un fantasme, ou un objet de vengeance personnelle…Si vous le méritez, vous aurez bientôt le droit de vous en servir…Vance, que pouvez-vous me dire de plus ? »
-« On presse la détente ; un type est devant et on le tue », répondit le jeune ledyen, avec une lueur moqueuse dans le regard.
Certains ricanèrent. Stratego reconnut, trop tard, qu’il s’était imprudemment exposé. Il n’y avait qu’un moyen de réparer ce faux pas.
-« Viens ici, crétin ! « ordonna Stratego.
Léo Vance s’avança lentement, troublé d’être ainsi interpellé.
-« Dis-moi…qu’as-tu fait pour te retrouver ici ? »
Je…J’ai tué un homme… » dit Vance d’une voix inaudible.
-« Plus fort ! »
-« J’ai tué un homme ! »
-« Il te menaçait ? »
-« Non. » dit Vance ne baissant la tête.
-« Alors, écoute bien : si jamais tu pointe l’arme que tu vas recevoir sur quelqu’un pour faire le con ou sans qu’on t’en ait donné l’ordre, je te le foutrai dans le cul et je presserai la détente avant qu’ils ne te mettent sur la chaise, c’est compris ? »
-« Oui, mon capitaine. »
-« Et désormais, ferme ton clapet jusqu’à ce que tu aies quelque chose à dire qui en vaille la peine. Sergent !»
-« Mon capitaine ? » répondit Cannon
-« Commencez la distribution des armes et n’oubliez pas de leur signer les reçus portant les numéros de série. »
-« A vos ordres ! »
Quand la distribution des armes fut terminée, l’agent spécial demanda qui savait se servir de telles armes. Grandville, en tant qu’ancien membre du Groupe Theta, et Serge Marchokrev, en tant qu’ancien policier, levèrent la main en même temps. Il les fit avancer, se tourner face à leurs camarades pour faire une démonstration dans l’art du maniement du fusil. Il leur fit faire plusieurs fois l’exercice avant de séparer les prisonniers en deux groupes. Il mit Grandville à la tête de l’un, et Marchokrev de l’autre, en prenant bien soin de placer Pilgrimm dans le peloton de l’immigré yssois.
-« Vous avez une demi-heure pour travailler à l’aide du manuel d’étude des positions du fusil et de son mécanisme, puis nous assisterons à une petite compétition : celui des deux groupes qui s’en sortira le mieux aura droit à une nuit complète de repos…quant aux perdants, ils auront l’honneur d’inaugurer une nouvelle phase de notre entraînement : les gardes se plaignent d’être seuls, la nuit, sur leurs miradors. Désormais, vous leur tiendrez compagnie et vous vous garderez les uns les autres à tour de rôle, pendant quatre heures, comme nous tous : trois hommes par roulement. »
-« Bravo », le félicita Sarah Quibble. « Rien de tel qu’une confession publique pour remettre ce crétin à sa place et lui faire regretter sa faute. Rien de plus pertinent aussi qu’un peu de responsabilité pour le faire réfléchir. »
-« Ca, c’était facile ; le plus dur sera le jour où je leur filerai des munitions. »
-« Je cherche le moyen de provoquer en eux des réactions additionnelles, de faire naître en chacun un motif commun d’agir dans un même but… »
-« C’est ridicule et impossible : ce ne sont pas des machines. »
-« Ha ! Mais vous faites erreur ! » fit Sarah, une drôle de lueur dans le regard. « Vous seriez surpris de voir à quel point les humains sont des robots doués d’impulsions que l’on peut prévoir, organiser ou même déformer…. ».
- Seigneur … pensa Stratego effaré
-« ….Si le fait de vouloir à tout prix rester crottés et puants, en refusant de se laver et de se raser, leur donne une sorte de stupide orgueil collectif, cela est excellent pour l’instant, mais insuffisant. Ce qu’il faut, c’est détruire méthodiquement leur conviction négative d’être un raté. »
-« Il est difficile, voire impossible, en un temps aussi limité, de faire évoluer leur personnalité. D’ailleurs, ce n’est pas notre but initial. Comment dites-vous déjà ? Leur capacité à faire le mal doit être cultivée sous un contrôle très sévère…N’est-ce pas là contradictoire ? Au sujet de leur comportement, je pense à une chose : quelle est leur opinion sur les Kafards ? Après tout, c’est pour se battre et tuer des Kafards qu’on les entraîne. Qui sait s’ils ne les aiment pas ? Leur ennemi numéro un, pour l’instant, c’est moi !....Voilà une question à approfondir.»
-« J’avais l’intention d’en arriver là plus tard. Cette seconde phase de mon travail n’est pas essentielle à l’heure actuelle. Mais si vous le souhaitez, je ferai quelques sondages lors de ma prochaine visite. »
Devant l’imminence du départ de sa collègue du département « Guerre Psychologique », Stratego fut surpris de s’apercevoir que Sarah Quibble lui manquerait…

Dans la cour, Grandville apprenait à son groupe à suivre le manuel des armes. Tout se déroulait parfaitement, selon un rythme qui lui rappelait les exercices du temps où il était avec le Groupe Theta. Tout changea au moment où Pilgrimm crut malin de faire ce qu’il croyait être de la résistance subtile, amenant son arme sur l’épaule gauche quand Grandville avait clairement ordonné la droite, agissant avec une lenteur d’ydelti et laissant même tomber son fusil dans la poussière. Grandville l’ignora déliberemment, ne voulant pas risquer une nouvelle bagarre. Mais voyant soudain les deux officiers sortir du baraquement, il voulut que son équipe gagne la compétition.
-« Comment peux-tu être aussi cloche ! » dit-il à Pilgrimm, en forçant sur un pseudo-accent ledyen.
-« Cesse de me causer comme à un demeuré », répondit l’autre, qui tournait le dos aux agents spéciaux qui s’étaient arrêtés à une courte distance du groupe pour regarder.
-« C’est là la seule façon de m’exprimer, pour me faire comprendre de toi », dit Grandville en regardant Pilgrimm dans les yeux.
Rouge de colère, le ledyen prit son arme par le canon et voulut frapper l’yssois à la tête. Celui-ci fit un pas de côté et désarma son adversaire. Puis, sans la moindre émotion, il fit le geste de lui fracasser le crâne de sa propre arme et s’arrêta au dernier moment, à quelques millimètres de Pilgrimm qui demeura sans bouger, sûr de lui, en ricanant. Décidemment, on pouvait toujours réduire la tête du ledyen en bouillie, cela ne servirait à rien. Stratego s’interposa entre eux :
-« Des problèmes, Grandclerc ? »
-« Aucun, mon capitaine. Je montrais seulement à Pilgrimm un des avantages de savoir manier un fusil qui n’est pas chargé… »
-« Ramasse ça », ordonna Stratego à Pilgrimm. « Après quoi, tu le démonteras entièrement, tu le nettoieras et le graisseras, puis tu me l’apporteras pour que je l’inspecte. Tu as compris ? »
-« Certainement, capitaine, certainement », murmura Pilgrimm en ramassant le fusil.
Chaque groupe eut trois minutes pour montrer ce qu’il savait faire face à Stratego, Sarah Quibble et les gardiens. L’équipe de Grandville menait nettement, quand, au beau milieu de l’exercice, Pilgrimm amena soudain son fusil à l’épaule droite au lieu de la gauche, heurtant le coude de Workaholic, ce qui fit choir leurs deux armes.
-« Imbécile ! » s’exclama le garçon de Dangloyre. « Tu nous as fait perdre ! »
Pilgrimm le regarda d’un air furieux. Comment expliquer que, cette fois-ci, ce n’était qu’une maladresse involontaire de sa part ?
-« Grandclerc, continuez à commander le peloton pour le restant de la journée », dit Stratego. Que vos hommes soient prêts pour un parcours en campagne avec paquetage complet. Ensuite, prévoyez des tours de garde pour la nuit. Vous viendrez me voir enfin dans mon bureau pour la suite. »
Autour de Grandville, tous réclamèrent le premier tour de garde pour ne pas être réveilés au milieu de la nuit et prêts à s’endormir de nouveau quand la sirène sonnerait à 6 heures du matin.
-« Je prendrai le second tour », dit Grandville. « Qui prend la suite ? »
-« Moi », proposa Colosseus.
-« Bill, tu seras le troisième », décida l’ancien du Groupe Theta.
-« Tu peux te les mettre où je pense, yssois de mes deux ! », aboya Pilgrimm menaçant.
Colosseus lui mit sa lourde main sur l’épaule, tandis que Workaholic et Vance le poussèrent en le bourrant de coups de poings.
-« Votons ! » proposa Branko(il s’en moquait éperdument mais à défaut de pouvoir être le chef, il voulait au moins donner l’impression d’être le second). Pilgrimm prendra son tour comme on lui a dit…après tout c’est de sa faute si on a perdu. »
Il y eut cinq voix contre une. Le ledyen commença à comprendre ce que c’était que d’être un paria…..
Les tours de garde organisés, Grandville alla retrouva le capitaine dans son bureau.
-« Et maintenant, dit ce dernier après avoir offert à l’yssois une cigarette, je veux une réponse. Peut-on désormais avoir confiance en vous ? »
-« Peut-être…Quand allons-nous en terminer avec ces manœuvres de petits soldats et commencer la vraie bagarre ? »
-« Peut-être bientôt, peut-être jamais…imaginez, Grandclerc, que l’on vous ait confié un groupe de meurtriers, de voleurs et de bras cassés, qu’auriez-vous fait ? Et à quel moment leur auriez-vous fait confiance ? »
-« Au moment opportun, mon capitaine », se déroba Grandville.
-« Maintenant ? »
-« Non. Pas encore. »
-« Alertez-moi, Grandclerc…et nous commencerons. »

(A suivre)
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