[Série]: Les 12 Apôtres de la Mort (Episode 1)

Prologue

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-« Il est l’heure… », déclara le colonel, officier commandant de l’escorte chargée de conduire à la salle d’exécution le détenu Bob Arctor, futur ex-pensionnaire de la prison de Sanjoy – Sansespoar, Ydel, Ydemos et condamné à mort pour double-meurtre.
A 2h50, les gardiens lièrent les mains du prisonnier derrière son dos. A 2h52 et 50 secondes, le « cortège » se mit en route. Encadré par ses deux gardiens, Arctor marchait comme un fantôme, l’air complètement abrûti…L’officier commandant se douta que le médecin de la prison lui avait administré un calmant, en dépit de tous les règlements….
A 2h53 et 15 secondes, l’escorte croisa un autre groupe, composé d’un prisonnier, les fers aux poignets, et de deux gardiens. Le prisonnier en profita pour glisser à l’oreille d’Arctor : « la chaise électrique ne marche pas, la chaise électrique ne marche pas… »
A 2h55 et 15 secondes, le cortège entra dans la salle d’exécution. Les témoins et spectateurs déjà présents étaient placés aux points désignés. L’officier commandant prit position devant et à la droite du condamné. Il lui lut les conclusions de son jugement en cour heliaquale de justice, et lui adressa les paroles suivantes :
-« Condamné Arctor, la loi ydéenne vous donne le droit de choisir entre la pendaison et la chaise électrique. Que choisissez-vous ? »
Le regard absent, le condamné ne parut pas entendre la question. L’officier commandant la reposa par deux fois. Finalement, le prisonnier répondit :
-« Ben…Comme la chaise électrique ne marche pas…Je vais prendre la pendaison… »


De retour dans sa cellule, le détenu Vector Branko poussa un soupir de soulagement. Condamné à mort, il aurait normalement du être exécuté cette nuit. Mais, par un coup de veine, « la chaise » avait eu un raté…Et l’exécution « remise à plus tard »….Il se sentit fort et exalté par le sursis extraordinaire qui venait de lui être accordé. Mais pour Vector Branko, ce qui comptait le plus, était d’avoir pu -du moins l’espérait-il- soustraire « un autre » du châtiment…. « Je les ai eus, ces salauds ! », se dit-il en s’allongeant sur sa couchette…

Dès que l’ordre de se disperser eut été donné, l’agent spécial Ludo Stratego s’échappa de la salle d’exécution et s’élança au dehors. Il avait besoin d’un verre pour chasser de son esprit ce spectacle répugnant. Il repensa au condamné, qui avait mis si longtemps à clamser. Et qui plus est était con....La chaise électrique ne marche pas…Je vais prendre la pendaison… Encore un qui n’avait pas eu de veine dans la vie…jusqu’au bout…
L’ordre d’assister à une exécution lui était parvenu à Dangloyre, où il tentait de recruter des volontaires qualifiés pour une opération dont il ne savait rien. Le rapport qui pouvait exister entre l’exécution d’un criminel et une mission d’espionnage en territoire contrôlé par les Kafards, lui échappait totalement, lui, l’agent spécial de l’ARI, avec rang de capitaine, spécialiste des opérations d’espionnage et de sabotage…. et ancien du Groupe Theta…
Il se rendit à « La Grosse Cuite », où il avait retenu une chambre pour la nuit et s’envoya plusieurs verres d’ydel. Une fois calmé après son dixième verre, il alla se coucher.


FantTV présente
Une production TVN/SYTEA
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Réalisé par Archedamos Ydeos




Les 12 Apôtres de la mort


Avec
Clem Yeats ............Capt. Ludo Stratego

Et (par ordre alphabétique) :

Ernest Boring ...Dir.adjoint Patrick Cytrick
Tom Busby ... Joseph T. Workaholic
Ben Carruthers ... Stink Stench
Furyo Corogne ...Vector R. Branko
Shuby Eirenarchos...Major Claptrap
Isadora Glückenstein ...Capt. Sarah Quibble
Charles Grognson ...Serge Marchokrev
Jauni Hollyday ...Pvt. Bob Arctor
Igor ... Procuste Coloseus
Heckel Jaeckel ...Sergent Terry Cannon
Christopher Lloyd …Dominic Milner
Colin Maitland ...Mickey Lamb
Pon Perlman... Picket
Donald Tunderland ...Léo Vance
Robert Webber ...Conseiller Archy Demens
Jim White...Grandville « Grandclerc »
Bruce Wouillis ... Danny Salmonello
Archedamos Ydeos ...Bill Pilgrimm
Et Darwin Deschelles, dans le rôle du Major Pettszakes

Scénario : Archedamos Ydeos, d’après le roman "12 salopards" d’EM Nathanson
Réalisation : Archedamos Ydeos

Chapitre 1 :


Le lendemain matin, 9h00, à la sortie de la gare de New Balnéa, le capitaine Stratego fut accueilli par les lieutenants Subtil et Kaïs, en tenue règlementaire : vestons noirs et lunettes noires. Les agents étaient chargés de le ramener en ville, au QG de l’ARI. « Le Major souhaiterait vous voir dans son bureau », dirent-ils en l’invitant à monter dans un 4x4 noir. A 9h17 minutes et 8 secondes, tandis que Kaïs rangeait la voiture, Stratego et Subtil pénètrèrent ensemble dans l’immeuble de l’ARI.
-« Au fait, mon capitaine, vous n’avez pas de laisser-passer ? Je crois que vous ferez bien de remplir une demande… », s’excusa le lieutenant.
-« Et depuis quand faut-il des laisser-passer ? Claptrap me connaît mieux que sa propre mère ! »
-« Nouvelle consigne…La maison s’agrandit…Ordre du nouveau Stratège… »
Stratego ne répondit pas, fit un signe de tête au permanent et prit l’ascenseur sans laisser-passer.


Le capitaine entra dans le bureau en faisant franchement la tronche. Il avait encore un arrière-goût de l’exécution dans la bouche, que ses verres d’ydel d’hier n’avaient pas tout à fait réussi à nettoyer. Le Major Claptrap lui serra la main, avec l’air d’un médecin vous tâtant délicatement les phalanges.
« Vous avez une petite mine », dit-il. Asseyez-vous donc une minute…Quelqu’un d’autre doit venir nous rejoindre». Stratego détestait cette voix, ce ton mi-doctoral, mi-paternel, pleine de fausse sollicitude. Il s’installa.
-« Vous ne trouvez pas qu’il fait froid ? » dit le major. Il tentait de faire marcher un vieux radiateur, sans succès.
-« L’ennui, c’est la sécheresse de l’air, reprit Claptrap. Pour se réchauffer, on dessèche l’atmosphère. Tout aussi dangereux. ». Toujours cette horreur des courants d’air. Il n’avait pas changé, pensa le capitaine en remuant sur son fauteuil, impatienté. Enfin, le major s’assit. Il y eut un moment de silence. Puis le Major commença :
-« Alors, cette exécution ? »
-« Le bourreau connaissait son affaire…rien à dire…Mais je ne suis pas spécialiste en la matière… »
-« Non, je veux dire : qu’avez-vous ressenti ? »
-« Ce n’est pas le genre de spectacle que je préfère… »
-« Ce spectacle, comme vous dîtes, n’a pas été organisé pour votre plaisir… »
-« Cela lui a fait un belle jambe… »
-« A qui donc ? »
-« Bob Arctor, le condamné…Le clou du spectacle… »
-« Ha…Hmmm….Très bien…Heu…Hem…Et qu’avez-vous fait ensuite ? »
- « Je suis allé à « La Grosse Cuite » m’en envoyer quelques-uns….Mais je vous rassure, je n’en n’étais pas au point de boire de l’ydel-citron… »
-« Vous êtes allé voir une fille ?.... »
-« Mais dîtes donc, je ne vois pas ce que…. ? »
-« Vous allez comprendre….La direction de l’ARI a quelque chose de tout à fait inédit pour vous…. »
-« Je ne vois pas ce que ma mission actuelle peut offrir d’original…. »
-« Vous ne vous en occupez plus…Oubliez tout ce que vous en savez…Vous ne vous étiez de toute façon pas très engagé… Votre présence à la prison de Sanjoy-Sansespoir a un petit rapport avec ce quelque chose de nouveau dont nous avons à vous parler…. »
-« Nous ?... ». Se tenant sur ses gardes, l’agent spécial Stratego se montra attentif à l’exposé de son supérieur.
Le Major chaussa ses lunettes et farfouilla sur son bureau. « Voyons, voyons…Où l’ai-je mis ?....Ha voilà !.... (ouvrant un dossier marron, il lut)Projet sursis : vous devez sélectionner 12 prisonniers de droit commun condamnés à mort ou à de lourdes peines de prison pour meurtre, viol, vol, attaque à main armée, etc…les soumettre à un entraînement intensif de type commando, et dans un délai très réduit les rendre aptes à mener à bien un certain nombre de missions non encore spécifiées… »
-« Et c’est tout ? »
-« C’est tout, oui. C’est vous qui choisirez les prisonniers et qui leur offrirez l’alternative entre l’exécution ou l’entraînement, en vue des missions ».
-« Il me semble qu’il n’y aura aucune hésitation, surtout de la part des condamnés à mort…Et leur récompense, s’ils réussissent ? Une remise de peine ?»
-« Heu…aucune promesse n’a été faite. Les sentences sont provisoirement suspendues, rien de plus. Il ne s’agit que d’une « amnistie temporaire », un « sursis », si vous voulez…Plus tard, le Stratège ou l’Heliaque pourront réexaminer leurs dossiers… Mais à la moindre tentative d’évasion, au moindre manquement à la discipline, tous repartiront en prison ! »
-« De mieux en mieux !....Et cela suffira pour recruter 12 amateurs prêts à se faire descendre gratis ? Ce projet est insensé ! Pourquoi ne pas faire appel à de vrais volontaires, plutôt que de faire appel à la lie d’Ydemos ? »
-« Ce sont les ordres…Ha, et puis, vous travaillerez en tandem avec le capitaine Quibble, qui sera votre agent de liaison avec les responsables du projet. Je compte sur vous pour user d’un tact qui ne vous est pas très habituel pour collaborer utilement… »
(Et meeerde…pensa Stratego)
-« Je n’ai pas intégré l’ARI pour jouer les garde-chiourmes. Je veux aller en mission, n’importe où…Mais pas ça !... »
-« Avec le dossier que vous trimbalez, vous pouvez toujours rêver…Votre dernière mission a été des plus foireuses, rappelez-vous…Vous étiez promis au placard, mais j’ai pu obtenir votre disponibilité pour cette mission… »
-« Trop aimable », répondit l’agent spécial d’un ton glacial. Il savait trop bien que ce genre de mission pouvait être pire que le placard…ou la porte.

A ce moment précis, le capitaine Sarah Quibble entra, après avoir toqué à la porte.
-« Ha ! Capitaine ! Vous voilà enfin ! Dit le Major. Capitaine Stratego, je vous présente le capitaine Sarah Quibble, du département « Guerre psychologique » de l’ARI ». Stratego n’avait encore jamais entendu parler de ce service.
-« Mais, fit-il surpris, c’est une femme ? »
-« J’ignorais que vous étiez allergique, capitaine », répliqua Sarah du tac au tac. Puis, s’adressant au Major : « Ces messieurs nous attendent ».

Ils descendirent ensemble jusqu’à la salle de brieffing. Trois hommes étaient assis à une table couverte de dossiers, de tasses de café et de yodacakes. Ludo Stratego les voyaient pour la première fois. Claptrap le présenta au général Patrick Cytrick, directeur-adjoint de l’ARI, ainsi qu’au colonel Epaminondas, des S.Q.M. et à Archy Demens, conseiller juridique auprès de l’Heliaque. Ce dernier portait de grosses lunettes noires. Stratego s’en rendit compte plus tard : l’homme était aveugle….
« Mettez-vous à l’aise, messieurs et mademoiselle, et installez-vous… »dit le général Cytrick. « Prenez donc quelque chose !....Agent spécial Stratego, un café ? Un yodacake ? »
Avant qu’il n’ait eu le temps de demander quoique ce soit, un sous-officier d’ordonnance, sorti on ne sait d’où, vint mettre dans les mains de l’agent spécial une assiette sur laquelle reposait vaguement en équilibre quelque chose de compact, marron et gluant.
Une fois tout le monde confortablement assis, le directeur-adjoint de l’ARI commença, sans préambule :
-« En raison du caractère exceptionnel de cette mission, nous avons pensé qu’une explication vous était due, du moins aussi complète que nous y sommes autorisés, pour le moment…… »
Ludo Stratego essaya de couper un morceau de yodacake avec sa fourchette
« …..N’hésitez donc pas, messieurs, mademoiselle, à rejeter tout formalisme et à m’interrompre sans crainte si des objections vous viennent à l’esprit…. »
L’agent spécial remarqua que quelque chose dépassait du morceau qu’il venait de couper. Intrigué, il fouilla avec sa fourchette et constata….qu’il y avait des poils de chat dans le gâteau !
…. « il est bien entendu qu’une telle aventure est couverte par les plus Hautes autorités de cet Etat…. »
Ne sachant que faire de son assiette, Ludo se risqua une intervention :
-« C'est-à-dire, l’Ecclesia ? Le peuple ? »
Le directeur-adjoint de l’ARI ignora sa remarque et continua :
-« Depuis 1 an maintenant, nous sommes en guerre contre les Kafards, ces mutants extraterrestres qui ont envahi un certain nombre de micronations voisines. Ydemos n’a pas véritablement de force armée, mais un service secret, l’ARI. Jusque-là, nous contribuons essentiellement à l’effort de guerre par des parachutages de matériel et des envois d’agents chargés de recueillir des renseignements et de former des groupes de résistants du cru - c’était particulièrement votre spécialité, cela, agent Stratego- Bref…l’idée est de créer une section spécialement orientée vers les coups de main et le sabotage. Et c’est là qu’entre en jeu le projet « Sursis »…Le noyau dur de cette section sera entièrement composée de criminels. La philosophie est la suivante : mieux vaut utiliser de tels hommes que de les perdre. La guerre est généralement considérée comme une entreprise criminelle ? Et bien, utilisons des criminels ! »
Puis le directeur-adjoint s’adressa directement à Ludo au moment où celui-ci tentait de poser discrètement le yodacake entamé dans l’assiette du conseiller heliaqual : « agent spécial Stratego, vous avez là une grande responsabilité, en tant que moteur du projet. Mon rôle, ainsi que celui du conseiller Archy Demens, a pour but la mise au point « juridique » de « Sursis ». Le colonel Epaminondas vous aidera à rassembler votre personnel. Son expérience de synegore vous sera utile. Quant au Major Claptrap, c’est au stade opérationnel que vous aurez affaire à lui. Et vous connaissez déjà le rôle du capitaine Quibble, qui vous remettra les dossiers complets des individus que vous serez autorisé à utiliser, ainsi qu’un schéma du genre d’entraînement que vous leur ferez subir, pour les rendre aptes aux missions qui leur seront assignés. »
-« Ces missions…Il ne s’agirait donc pas d’une action de groupe, mais d’une série de tâches individuelles ? » interrompit le Major Claptrap.
-« Les objectifs sont encore à l’étude. Ce sera du sale boulot, mais du boulot bougrement important dans la lutte contre les Kafards. La nature exacte n’en sera révélée que lorsque le groupe de l’agent spécial Stratego sera opérationnel…S’il parvient à ce stade ! »
Tant de flou confirmait à Stratego ce qu’il pensait déjà : la mission n’était pas vraiment définie. Ce n’était qu’une idée à creuser…voire, pire, une expérience tentée par les hautes huiles de l’ARI et du département « guerre psychologique »….
A la fin de la réunion, il avait appris qu’il disposerait, au mieux, de trois mois…deux au pis….il serait le seul maître à bord, pour l’entraînement de ses 12 crapules. Malgré tout, au fond de lui, il pestait contre cette aventure sordide, cette psychologie à la gomme et le Major Claptrap qui lui avait refilé cette mission….

(A suivre)